MES CRÉATIONS
LA CÉRAMIQUE
Le médium que j’utilise le plus dans mon travail est la céramique. Tout comme notre corps, la céramique vie. Si l’on prend le temps, nous pouvons la voir respirer. Nous n’en sommes pas les maîtres, c’est une entente, une symbiose. Le modelage est une évolution, comme un micro instant de vie avec sa naissance, son évolution sa fin et tout autre événement qui peuvent s’y greffer.
Au commencement j’ai un pain de terre dans lequel je créé mon modelage. Après cette première étape je dois laisser ma création se reposer, sécher avant son premier traitement thermique. Une fois dans le four pour le biscuit je ne peux plus rien faire. Je fais confiance à ma pièce et j’espère ne pas avoir fait d’erreurs. Ce ne sera qu’à l’ouverture du four que je verrai si notre entente s’est bien passée, si il n’y a pas eu de tensions, de fissures ou de cassures. La céramique est très généreuse mais aussi sévère. A l’étape de la création avant toute cuisson rien ne se perd. Toute la matière peut être réutilisée. Une partie peut se casser, à ce moment je peux la réparer .Ce n’est pas comme avec le bois, le métal, le marbre. La céramique me pardonne. Mais hélas après le premier feu il n’y a plus de retour en arrière possible. Une fois le dégourdi passé je peux appliquer mes émaux, mes oxydes qui généreront des couleurs. Cela me fais penser à de la magie, de l’alchimie avec mes pots d’émaux. Puis à nouveau un traitement thermique pour fixer la couleur. A nouveau durant la cuisson, je n’ai aucun contrôle, ce ne sera qu’à l’ouverture du four que je verrai le résultat. J’apprécie cette symbiose avec la terre cette entente, la terre est l’un de plus anciens éléments que l’on travaille et elle regorge de surprises encore.
CREATIONS PHOTOGRAPHIQUES
Je me suis intéressé à la photographie grâce à mes problèmes de vision. Le processus de captation des camera obscura et les traitements à donner pour révéler la photographie et éditer la photo sont très similaires au processus biologique. J’avais beaucoup de mal à arpenter le monde, je me suis donc dis que j’allais perturber les processus de captation de mes appareils photo pour voir ce qu’ils allaient me révéler. Un nouveau point de vue, une nouvelle façon de se repérer dans le monde.
LE MEDIUM VIDEOGRAPHIQUE
La vidéographie, ce ne sont que 24 images par seconde. Ce ne sont que des suites de prises de vues où je me représente en train de faire des performances.
Qu’à cela ne tienne
On l’aura vu, Paul Bonnin-Jusserand compose et dispose ; il en fait un engagement.
Pour lui, la curiosité est une arme de construction massive. Celle des autres ? Il la fait sienne.
Son travail est le commentaire qu’ il nous renvoit.
L’inattendu tord le coup à la fatalité ? Paul a plus d’un tour pour le provoquer.
Prolixe, il trouve dans l’Aventure le coefficient démultiplicateur pour parvenir à ses fins.
Chemin faisant, le corps à l’oeuvre en fait le récit, facétieux : il y met les formes et
convoque aussi l’informe comme il se plait à le dire.
Il nous invente sa réalité, et s’adresse à notre intelligence pour la fréquenter , autrement ;
parce que si rien ne se dit, rien ne se transforme.
Quand le courage se tarit, tel un sourcier, Paul reprend son bâton et sitôt le filet d’eau claire retrouvé, il revient à nous trop heureux de le partager.